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¿Quién es Ángela Hernández Núñez?

Premio Nacional de Literatura 2016. Nació en Buena Vista Jarabacoa, República Dominicana, 6 de mayo de 1954. Graduada con honores de Ingeniería Química. Narradora y poeta. Apasionada del cine y la fotografía. Textos de su autoría se han traducido al inglés, francés, italiano, islandés, bengalí y noruego. Se incluyen en importantes antologías. Es Premio Cole de novela corta, a la novela Mudanza de los Sentidos, 2001; dos veces premio nacional de cuento. Su libro Alicornio mereció el premio nacional de poesía.

Concurso de Traducciones Alianza Francesa de Santo Domingo Abril 2009 Participante: Camille Berroa

Angela Hernández

Prudent Itinéraire

Mon être est réveillé par un baiser

lé ge ri ssi me

Hostie flottante entre la mer invisible

de mes lèvres.

Ma langue est remuée, avec soin,

Par ce nom de nuages.

Minuscule pomme,

chose aérienne,

quelque chose d’autre constellée dans la salive.

Tenue caresse qui m’est donnée par un dieu triste.

Sa langue enflammée

pousse dans la honte

léger instant

mou lli.

Angela Hernández

Reflet

Si pour la première fois je retenais la clarté

réconfortante de ma conscience

si mes genoux plongeaient dans l’intimité de l’arbre

et en courant,

des pierres avec de créatures vivantes

se détachaient

si je pouvais dire moi

en surprenant cet univers

que jusqu’ à la fin nous ignorons…

Angela Hernández

Dernier Cœur

Mon dernier cœur est muet. Il rassemble les mots mais il sait peu quoi faire avec eux. Il gémit pour les victimes de Manhattan et pour les pilotes suicides. Il souffre de ceux qui viendront, puisque dans ses domaines isolés ils souffrent d’une vérité très dure. On parle de justice infinie, mais en Afghanistan un million on perdu des bras, des jambes et d’autres parties du corps. Mon cœur ne connaît pas les mines personnels mais il interview le sursaut sanglant. Il sait.

La cécité s’accroît entre fibres de verres. Mon cœur se cache pour regarder en silence la cité abattue. Il entend le battement des ailes et il devine des oiseaux du Paradis. Une illumination bleue et une tache orange s’étendent comme un bon sommeil. « à tes souhaits ! » dit la fille à sa mère qui éternue. Il se peut que la pelouse s’ait étirée d’un millimètre. Une goutte jaune et viscose voyage du pin jusqu’ à ce qu’elle se colle à mon épiderme.

Mon dernier cœur goûte du feu et du sel en suivant les femmes démentes de Kabul pendent qu’elles maraudent par les bâtiments où elles ont travaillé autre fois. Il entend celle qui a été lapidée à cause de sa sortie du faubourg en compagnie d’un homme. Mon cœur est étourdi puisque les seigneurs de la guerre intronisent leur loi de fer dans le désert et dans la cité ancienne. Ils portent des masques et des noms qui confondent. Et peut-être que dans les laboratoires protégés par l’ONU des diablotins plus mortels que la variole mauvaise sont en train d’être cultivés.

Mon cœur est dans l’ombre. Et le silence est une ombre à deux faces : fauve l’une, esprit l’autre.

Un homme sage a dit dans les années soixante : rien d’essentiel n’a changé dans le monde. La guerre, un œuf atroce, couve dans la pensée des hommes. Rien d’essentiel n’a changé. Les socialismes retournent aux capitalismes.

La guerre, un abominable nœud d’émotions malades, forcé par une vérité exclusive, par une croyance exclusive, par une identité ou un style de vie excluant, ou encore – il faudrait l’ajouter- par la stupidité perverse d’expansion ou l’effroyable insécurité de la créature consciente.

Mes yeux lisent des centaines de messages par internet. Mon cœur obstiné ne se met au courant de rien. Je prends au matin mon café dans le jardin. Une phrase de Nietzsche croise comme un dard le présent : Si tu ne peux pas réussir à ce que le monde soit un jardin, au moins fait que ton jardin particulier soit si beau que tout le monde s’approche à le regarder. Je m’en souviens comme ça. Peut-être que j’ai ajouté ou supprimé quelque chose. Hypatie d’Alexandrie a eu un jardin esprit et elle a été démembrée par des moines intolérants. Sœur Juana Inés a fait de sa cellule un jardin potager de livres, horloges, astrolabes, et sextants. Sa bibliothèque jardin de connaissances – a été pillée. La dernière phrase de la poète incarcérée : « Moi, la pire de toutes ».

Angela Hernández

Mon cœur s’enfonce jusqu’ à son « forêt claire », comme une rose nocturne. Elle jaillit, absorbe. Fermée dans son mutisme puisque ce matin, par des lèvres aimés, elle a entendu cette histoire : un jeune homme est retourné au sein de son foyer, affolé. Il a vingt ans et il a tué en Irak. Dans ce terrain étrange à tout ce qu’il connaissait il a pleuré caché au-dessous du toile et de la nuit. Au retour, il a raconté à sa mère : nous avons renversé la porte. Ils gesticulaient désespérés. La femme, la vieille femme, les bébés dans les bras, les enfants. Nous les regardions à travers les canons. Personne ne comprenait un seul mot. Ils criaient, nous criions. Un enfant au grands yeux, fébriles et sournois comme la nuit, a fait quelques pas vers le front. Il a dû être l’homme de ce foyer, parce qu’il n’y avait d’hommes adultes. Il a étendu ses bras comme si les bras pourraient traduire les mots. Un canon a vomit un rafale. L’enfant a été fulminé. La jeune femme s’est arrachée tous les cheveux. Ils étaient des cheveux obscurs, épais. Elle en a jeté des poignées contre nous. Elle a hurlé et arraché ses cheveux jusqu’ à ce que le crâne est devenu claire. Nous avons fuit.

La mère écoute le jeune homme de vingt ans, qui a déjà tué. Et elle pense à l’enfant criblé et à sa mère chauve. « Dois-je me sentir fortunée ? » Elle demande à Dieu. En Irak l’autre mère répond : « Allah est grand »

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La cualidad de la nostalgia

Cuento de Ángela Hernández Núñez

Contacto

angelahn@gmail.com, Santo Domingo, República Dominicana